[Préambulle] Troncs Brisés

Le soleil se baisse lentement, très lentement au loin. Par delà la ligne d'horizon.
Bientôt il va l'atteindre, et ce sera la nuit.

Vasa s'étira longuement, sortit du fourré dans lequel il était caché depuis il ne savait combien d'heures à présent, ajusta sa cape de voyage, un long tissu de couleur marron doté d'une capuche et d'une corde pour s'attacher autour du cou, qu'il avait passé après l'avoir achetée au cours de sa précédente escale afin de cacher ses vêtements et ses cheveux beaucoup trop voyant a son goût, qui ne l'aidaient pas à se cacher lors de ses déplacements à travers champs, forêts, qu'il empruntait afin de se cacher, mais aussi pour éviter toute rencontre prolongée avec la civilisation humaine.

La faim le tenaillait. Il n'avait pas réellement festoyé depuis plusieurs jours, se contentant d'attraper de ci, de là, un animal qui avait été trop lent pour échapper a sa sphère-marteau, du bois, des rochers, de l'eau... tout ce qui pouvait lui servir à produire de l'énergie.

Sous l'épais feuillage des sempervirants arbres de la forêt qu'il traversait actuellement, la lumière, dont l'intensité baissait de plus en plus, éclairait donc moins bien le chemin qu'il comptait utiliser pour se déplacer.
Et, malgré ses sens elfiques, il aurait du mal à se déplacer.
Comme d'habitude depuis près de 2 ans.

Mais, avant de commencer à marcher, il devait d'abord se substanter.
Il avisa non loin de l'endroit où il se trouvait un arbuste bas, flanqué d'épaisses branches noueuses qui elles-mêmes étaient ornées de baies violettes.
En tant normal, n'importe qui se serait demandé si elles étaient commestibles. Pas lui.

Ouvrant grand sa bouche, il les enfourna par pleines poignées, répandant le long de ses lèvres leur jus aux senteurs acidulées.
Lorsqu'il eut finit de festoyer avec les baies, il s'arrêta, écoutant ce que lui disait son ventre.
La faim, bien que moins présente, se faisait toujours sentir.

il devait manger autre chose, et vite.
bien que celà lui répugna, il fit entendre une sorte de bruit de déglutition, sa machoire s'étira un peu vers le bas, et entre ses lèvres apparurent 5 longs tentacules d'une couleur brunâtre.
Et, au bout de ces tentacules, des bouches garnies de crocs coupants.

Il fixa l'arbre un moment, et, d'un coup, ses tentacules se plongèrent dans l'écorce craquante du végétal, le déchiquetant et le mastiquant à qui mieux mieux. Autour de lui raisonnaient uniquement les craquements du bois sous ses crocs.


Lorsqu'il eut fini, il jeta un rapide coup d'oeil à la souche qui se tenait à côté. Elle ne faisait pas assez naturelle a son gout.
Aussi, d'un coup sec, il aplati ce qu'il en restait avec sa masse, et grignota les derniers bouts d'écorces au sol afin d'effacer toute trace de son passage.

A présent, il était momentanément repu et pas trop fatigué pour pouvoir se déplacer. Cependant, il attendit un petit moment, le temps d'avoir un regain d'énergie fourni par sa collation avant de se mettre en route.

Toujours dans le même bruit de succion, il aspira 3 de ses tentacules, n'en laissant que 2 dehors afin de capter tout mouvement suspect lors de sa progression qui se voulait lente.

Plissant les yeux afin de se concentrer, il marcha, s'arrêtant a chaque fois que l'un de ses organes de mollusque détectait un mouvement. Auant dire qu'il s'arrêtait un certain nombre de fois.

Pendant plusieurs heures, il chemina à travers les troncs, grignotant parfois une branche à porté de sa bouche, tout en regardant tout autour de lui d'éventuels assaillants et en palpant l'air de ses excroissances monstrueuses.

La nuit était déjà bien entamée.
Soudain, il se figea. Devant lui, quelque chose bougeait et venait dans sa direction à une allure et avec des mouvements trop spécifiques pour être un animal.

Ne sachant a qui il avait affaire, et ne voulant pas dévoiler sa part d'abomination dont il avait plutôt honte, il reingurgita ses 2 tentacules sortis, mais serra sa main gauche sur le manche de sa sphère-marteau, prêt a écraser l'arrivant si celui-ci se montrait agressif.


[hrp]Donc faut vous débrouiller pour vous trouver en foret en pleine nuit x] [/hrp]

Un son, un homme.
Il lui adressait la parole.
Sans bouger, Vasa tourna la tête en direction de la voix, qui était très légèrement décalé par rapport à l'endroit qu'il fixait.

Heureusement que la pénombre le couvrait. Il plissa les yeux, et fit discrètement sortir un tentacule, sûr qu'il ne serait pas vu, afin de humer l'air et d'en savoir plus sur les intentions de son interlocuteur.

Il ne saisissait rien d'autre qu'une silhouette grâce à ses yeux, une respiration lente grâce a ses oreilles pointues, mais surtout, et c'est ce qui le surprenait le plus, des pulsations cardiaques très calmes, lentes, grâce à son organe sensitif. Qui d'ailleurs poussa une sorte de petit feulement léger, mais néanmoins audible.

Il en savait peu, mais, pour l'instant, il ne pouvait attendre plus d'informations. Donc, il allait devoir se montrer.
Il ingurgita une nouvelle fois son tentacule, afin de ne laisser aucune trace puis, la main sur le manche de son arme, il la fit tourner de telle façon qu'il puisse projeter vers l'avant la partie supérieure de la sphère, assez dure pour créer un trou dans un vieil arbre.
Il maintint la sphère-marteau dans son dos, et, d'un pas gracieux typiquement elfique, s'avança dans un espace éclairé par un rayon de lune.

Qui dévoila à l'autre sa provenance.

Espérons qu'il ne me voit pas comme un ennemi.

D'une voix qui se voulait assurée, il parla, se présentant.

"On me nomme Vasa... Je suis un simple promeneur, un peu botaniste à ses heures, mais hélas égaré par cette nuit qui m'a surpris alors que j'effectuais une traversée en quête d'une plante fort importante pour ma collection... Et moi, à qui ais-je l'honneur?"

Pourvu qu'il ne connaisse pas le langage des elfes, où il saura que mon nom n'est pas une coïncidence avec ma nature...

Il espérait de sa voix qu'elle n'eut pas trahit le fait qu'il soit angoissé. A vrai dire, cela faisait quand même plusieurs mois qu'il n'avait pas tué quelqu'un, soit pour se protéger, soit pour assouvir sa faim, et il ne voulait pas recommencer. Ca le répugnait tellement, d'ôter la vie. Même s'il était soldat de formation, et prédateur au niveau biologique.

De plus, sa masse contredisait ses propos, mais l'elfe espérait que l'autre pense que c'était là une arme comme une autre destinée à le protéger d'éventuelles mauvaises rencontres. Même s'il est vrai que ce n'était pas une arme courante...

Tout son corps irradiait d'ondes afin de maintenir l'autre à distance. Enfin, c'est ce qui lui semblait, car il n'avait pas ce don.
Il voulait juste que l'homme capte son intention de ne pas être approché pour l'instant, pas de trop près.

Puis, il attendit, sous ses sens, ou presque, aiguisés, prêt a bondir si besoin était.

[Désolé pour l'attente et le post pas terrible >.>]

La tension était palpable. Gabriel ne pouvait décemment pas essayer de dormir dans de telles conditions. Pas maintenant qu’il y avait quelqu’un. Il n’était pas fou non plus. Non il fallait juste savoir qui il était. Après on décidera ce qu’on fera. Le problème, c’était que son interlocuteur n’était pas « normal », entendons qu’il n’était pas l’individu lambda que le jeune homme pouvait plutôt bien cerner. Et puis il ne voyait pas vraiment quel individu lambda aurait pu se perdre à cette heure ci dans cette forêt. Gabriel restait sur ses gardes et tendu, prêt à agir si la personne devenait belliqueuse. Mais il lui semblait que c’était aussi le cas dans le camp adverse et que dans ces conditions, il allait être difficile de trouver un terrain d’entente. Gabriel n’était pas du genre à lâcher, surtout en face de quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Il fallait dire que certains bruits étaient guère rassurant. Des bruits qu’un humain ne pouvait pas faire, il les avait saisis avant les pas, avant de s’avancer un peu vers lui. Une bête non identifiée ? Rien d’étonnant dans cette forêt, mais en fonction du gabarit de la bête, il valait peut être mieux opter pour la meilleure solution à savoir la fuite. Gabriel préférait largement vivre que de mourir en combattant courageusement un monstre de trois fois sa taille. Il ne fallait pas exagérer, il était loin d’être un héro ou un Robin des Bois. Gabriel ne servait que ses propres intérêts. Il aurait vendu père et mère. Enfin, il avait tué son père et sa belle mère. Mais sa vraie mère était un sujet sensible pour lui et il valait mieux ne pas trop aborder le sujet.

Et il s’avança. Ce qui en somme était plutôt mieux car ce n’était pas Gabriel qui aurait bougé. Et ça faisait un point pour lui. La pâle leur de la lune qui arrivait à percer les branchages ne dévoila l’homme que peu. Si c’était bien un homme, au vue de ses cheveux longs et de sa stature fragile. Cependant malgré les traits fins, Gabriel savait reconnaitre le genre masculin. Et sans trop d’hésitation, il le catalogua dans la race des elfes, ça suintait de lui, de son physique, de sa façon d’être. Mais ce n’était pas tout. Peut être un sang mêlé, mais il ne voyait pas trop à quoi et surtout, il s’en fichait un peu. Il était armé mais son attitude clamait moins la défense et le qui vive de Gabriel qui se détendit en réponse à cette apparente absence d’hostilité. Sa main se desserra de la poignée de son katana et il sourit.

"On me nomme Vasa... Je suis un simple promeneur, un peu botaniste à ses heures, mais hélas égaré par cette nuit qui m'a surpris alors que j'effectuais une traversée en quête d'une plante fort importante pour ma collection... Et moi, à qui ais-je l'honneur?"

Gabriel resta silencieux quelque instant, le temps de méditer sur ses paroles. Pouvait-il le croire ? En même temps si il était la personne qu’il cherchait ou bien quelqu’un d’autre de louche, il était sur qu’il n’allait pas se présenter comme tel. Gabriel n’était pas non plus un expert dans le décryptage des attitudes chez l’autre. Il savait ressentir le principal mais pas le trop complexe. Et là il dégageait, suintait même le malaise. Mais il doutait que ce fusse le malaise de quelqu’un qui vient de se faire découvrir en plein milieu d’un crime. Quoique. Non décidemment il ne savait que penser de ce nouveau venu, mais il ne pouvait décemment pas le laisser rôder autour de lui alors qu’il ne savait rien de ses réelles intentions.

- La nuit m’est également tombée dessus et je n’ai pas un sens de l’orientation suffisant pour en sortir avant demain matin. Je suis Gabriel, si tu es déjà allé à Tara, tu as du entendre parler de moi, sinon je n’en tiendrais pas rigueur.

Gabriel avait prit pour habitude de ne jamais vouvoyer les autres. Sauf peut être certaines femmes qu’il désirait séduire. Mais en règle générale, il mettait tout de suite l’autre à son niveau. Et si ça ne lui allait pas, c’était pareil. Gabriel était assez confiant en ses capacités de défense pour gagner si jamais on le défiait. Alors il ne craignait pas d’offenser. Dans cette obscurité, les sens elfique de son adversaire pourraient prendre le dessus, restait à savoir si il se débrouillait bien en cas de combat.

- Qu’est-ce que tu comptais faire maintenant ?

Il pourrait toujours calquer sa façon d’agir sur la sienne. Cependant, il ne fit pas comme son interlocuteur et ne s’avança dans les rayons lunaires. Quelque chose lui disait que ce n’était pas une chose à faire. Et puis tant qu’il n’était pas sur des intentions de Vasa, il préférait rester hors de portée de sa masse. Etrange arme à vrai dire mais on pouvait bien se défendre avec ce que l’on voulait.

[mwahaha tkt pas, j'ai du retard aussi x) ]

Ainsi donc, il n'avait pas le sens de l'orientation.
Vasa en fut surpris, et rassuré.
En sa condition d'elfe, il avait un certain avantage sur son interlocuteur, étant nyctalope. Ce qui lui permettait, d'ailleurs, de se balader à travers les royaumes la nuit en évitant la plupart des obstacles.
Mais il ne pouvait être bon partout. La preuve, il avait fait une rencontre non calculée.

L'elfe recula un peu après s'être présenté, de telle façon que seul son oeil droit fut éclairé par le rayon lunaire. Ce qui, avec la couleur bleu de ses prunelles, donnait à l'ombre qu'il était devenu en quasi totalité un regard spectral. Il se plaça de telle façon que sa bouche fut aussi cachée que le reste de son corps.

Dans un soupir qui trahissait un début d'exaspération, il desserra l'emprise de sa main autour de son arme, et lacha, d'un léger ton ironique :

"Autant, moi qui peut me diriger dans la nuit, que je m'égare n'est pas en soit si grave. J'arriverai a retrouver mon chemin sous ces couverts végétaux, car, comme vous avez put le constater, je suis Elfe par ma nature. Mais vous, être perdu en pleine nuit au coeur d'une forêt. Si je puis me permettre, cela est fort imprudent pour..."

Il plissa les yeux, afin de tenter de distinguer ce qu'était la personne. Sûrement pas un elfe, sinon il se serait présenté. Pas un nain ou un gnome, sa taille étant beaucoup trop grande. Peut être un Sylvain, une Fée ou, de par son impolitesse a tutoyer une nouvelle personne non commune aux deux autres races, un Humain.

Bah, qu'avait-il a craindre d'un humain? Au pire, il le dévorerait, et il irait s'ajouter à la somme énergétique emmagasiné depuis tout à l'heure grâce à l'absorption de l'arbre.

Cependant, il commençait à se sentir un peu chancelant. Peut être que, tout à l'heure, il avait surestimé la taille de l'arbre, pensant qu'il pourrait continuer tranquillement.
Aussi, décida-t-il de la jouer moins agressif. Il ne tenait pas à se battre alors qu'il pouvait tomber au sol raide endormi en un claquement de doigt.

Si seulement il avait mangé sous sa forme plus agressive, il aurait eu beaucoup d'énergie, aurait dormi, n'aurait donc pas rencontré le mâle, à en juger par son timbre de voix, et aurait put l'affronter sans se poser de question s'il l'avait rencontré.

Avant de parler, il sonda quand même ses réserves énergétiques, de sorte d'être rassuré de pouvoir tenir. Il en avait assez pour tenir une petite demi-heure sans s'essouffler. Mais pour que l'autre soit en pleine forêt, ne s'inquiète pas outre mesure de sa présence et semble si sûr de lui, si confiant, et par là, si impoli, c'est qu'il avait de quoi se défendre, et Vasa n'était pas sur que même un elfe a pleine énergie pendant une demi-heure soit à même de l'affronter.
Enfin, c'est ce que lui soufflait son instinct réfléchis et quelque peu paranoïaque.

"Enfin, chacun son excuse pour expliquer sa raison ici, n'est-ce pas? Aussi, n'étant point d'humeur belliqueuse, et vous, ne pouvant vous repérer, je propose donc une sorte de compromis, ou même plusieurs.
Soit on se laisse chacun de son côté et on continue comme si de rien n'était, soit nous trouvons un terrain d'entente et nous sortons de cette forêt ensemble. Soit nous nous affrontons en combat singulier. La première ou deuxième proposition me semblent les meilleures, mais je suis prêt pour la troisième."

Il avait prit un ton légèrement hautain, et, vers la fin de sa phrase, avait soulevé le manche de sa masse, puis l'avait laisser de sa main, de telle façon que la sphère s'enfonce dans le sol, y imprimant sa marque, montrant ainsi sa lourdeur.

Qu'il ne se fie pas à son poids, qu'il ne croit pas qu'il puisse m'avoir avant que je le touche, où il finira écrasé... Mais il m'a l'air réfléchi...

Dans l'ombre, il fit un petit rictus. Qu'il effaça bien vite. Non il ne voulait pas de combat. Mais quelque part tout au fond de lui, bien caché sous des montagnes de vertus et de morale, de bonne conscience, grondait un besoin de sang.

S'efforçant de prendre une voix plus avenante et complètement assurée, il s'adressa de nouveau à lui.

"Sinon, mis à part ceci, je ne sais toujours pas à qui je m'adresse, ni a quoi il ressemble. Donc avant même de parler de ce que nous allons faire, je souhaiterai, si cela est possible, et je pense que ça l'est, savoir a qui je parle exactement, car vous semblez être connu, or moi, je ne sais rien de qui vous êtes ou ce que vous devez inspirer; ou qui vais-je affronter. Ne m'en voulez pas, voyez plutôt ici la légendaire politesse de ma race s'exprimer. Aussi, si vous pouviez vous présenter, et par là même vous montrer, je vous en serai gré."

xD saloupe! xD simple humain! xD
A moi =P
____________________

Soit. Gabriel n'avait pas apprécié le fait d'être en sa qualité d'humain par rapport à lui, un elfe. Tant pis. Il n'était pas là pour trop enrober ses paroles. Et après tout, nul n'avait jamais entendu un humain avoir gagné à la régulière contre un elfe. En tout cas, pas lui.
Il faut dire qu'il n'avait eu que très peu de contacts avec ses congénères. Mais il ne doutait pas de sa propre force.

Dans l'ombre, il sourit. Il lui était toujours d'écouter le son, le timbre de voix de ses interlocuteurs lorsqu'il les titillait. Et là, comme toujours, ses remarques avaient fait mouches. Mais il se garda bien de l'énoncer.

Si l'humain semblait si confiant, en tout cas avait mal prit ses paroles, c'est qu'il devait y avoir une raison. Une raison cachée. Car sinon, de nuit, face à une autre race que la sienne, n'importe qui ou presque, aurait eu peur et aurait évité de répondre de façon aussi dédaigneuse. Encore plus après avoir entendu - même si ce fut par mégarde - le feulement de ses tentacules.

"Et bien, vous battre, il vaudrait mieux pour vous, car, à vous promener seul dans cette forêt, surtout dans cette partie-ci, sans avoir de notions de combats -ou d'orientation, comme moi - serait pure folie. Sinon, je ne juge pas. Après tout, qui suis-je pour juger un humain? Je n'ai pas les mêmes notions, valeurs ou appelez ça comme vous le voudrez que vous autres, donc il me sera quasiment impossible d'émettre un jugement vous concernant. Surtout dès une première rencontre."

L'elfe émit un soupir de mépris. Quelle arrogance décidément ces humains. Se croire tellement important pour que les elfes leur accordent une très grande importance. En tout cas, nul n'était assez important pour que Vasa ne lui accorde une réelle importance. Mais de cela aussi, il n'en pipa mot, ne voulant point compromettre ses futures chances d'alliance.

Ce fut lorsque Gabriel accéda à sa suggestion de cheminer non dans le même camp, mais pas forcément dans des camps opposés que Vasa sut que l'autre aussi était pret a calmer le jeu et à éviter qu'ils ne se battent. Ce qui n'était pas une si mauvaise chose. Le sommeil suite au repas commençait à l'envahir de plus en plus. Aussi, avoir non pas un allié, mais quelqu'un qui n'était pas un ennemi n'était pas inutile. Bien qu'il savait qu'à coup sûr, s'il s'endormait, l'autre en profiterait pour le découper, le voler ou s'enfuir, voire les trois à la fois.

La réflexion de son interlocuteur le fit doucement ricaner. Alors comme ça, ils n'avaient rien à se reprocher? Comme s'il était banal que des gens, toutes races confondues, se baladent à une heure aussi tardive. Ben voyons. C'était se ficher de la figure des gens. Mais Vasa apprécia. L'homme était effronté, ça lui plaisait.

A son tour, il se rapprocha de la lumière, prenant garde de ne pas montrer ses excroissances bizarroïdes et carnassières, fixa le - il pouvait le voir, jeune - homme en plantant ses prunelles dans les siennes.
A son tour, il répondit qu'il en était enchanté.

Et il tendit la main. Ils allaient bien voir qui était le plus assuré des deux.

A la force pure, je suis sûrement mieux doté que lui, qu'il n'essaye pas de me broyer la main, ou je la lui couperai.

Et, pendant qu'il effectuait ce geste , il enchaina.

"J'ai entendu dire que par ici logeait une ou plusieurs créatures. Mais pas n'importe lesquelles. Si je ne me trompe pas, il s'agissait d'homme-bête, ou quelque chose ayant à voir avec des reptiles. Je ne sais plus trop. J'ai entendu ça dans une des villes que j'ai traversé il y a de celà un moment. Donc, pour le moment, je recommanderai une certaine discrétion.
Sinon, ma destination est Horka. J'y ai entendu dire que certaines plantes ne poussaient que là-bas, et, en tant qu'herboriste, je me dois d'aller voir. Vous devez certainement le comprendre.
Et vous, que voulez-vous faire?"

Il se reposa, laissant le temps à Gabriel d'assimiler avant de poursuivre sur un ton plus suave, plus séducteur.

"Car vous deviez bien avoir un but à vous trouver ici. Et de ne pas sembler troublé par une fortuite rencontre en pleine nuit au beau milieu de nulle part. Je pense même que, comme je vous ai dit, vous avez l'air d'avoir accomplit quelque exploit, sinon vous ne dégageriez pas tant d'impétuosité. Enfin... Cela ne me regarde pas. J'aimerai juste savoir à qui j'ai exactement affaire, car je ne voudrai pas vous gêner dans vos projets, et pour celà, il faudrait que j'en sachiasse (;]) un peu plus sur vos desseins qui m'ont l'air bien obscurs. Quoi que, vous m'avez soutenu que nous n'avions rien à nous reprocher, vous ne verrez donc pas d'inconvénients à me parler un peu de vous. Après tout, entre alliés, celà se fait fort couramment."

En son for intérieur, Vasa jubilait. Tranquillement, posément, il avait acculé Gabriel de telle façon qu'il ne puisse esquiver ses questions sans le froisser. Or, il ne voulait pas se battre. Donc, il serait obligé de l'éclairer. D'autant que, même s'il ne l'avouait pas, l'elfe était fort curieux de savoir pourquoi l'humain l'avait menacé, même si ça s'était fait à couvert, et pourquoi il semblait être sûr de l'emporter si un quelconque affrontement avait lieu.

Toujours en tendant la main, et en le fixant droit dans les yeux, l'elfe attendait. Et chaque millième de seconde qui s'écoulait le rapprochait de la réponse. Et augmentait sa jubilation d'acculer les gens.
Et a chaque millième, Vasa trouvait Gabriel a son goût.

__________
Scylla, je t'introduis petit à petit xD
Gabriel, réponds hein, esquive pas xD
Puis demandez-vous à quel goût Vasa trouve Gabriel x] inquiétant non?

Vasa jubilait en son for intérieur. Qu'il était agréable de mener ainsi une joute verbale dont l'issu, même si elle semblait indéterminée, lui apparaissait déjà toute tracée.

Il écouta l'humain patiemment, sans sourciller alors qu'à travers la voix du parleur, une sorte de colère sourde semblait gronder et monter petit à petit. L'elfe savait que son attitude ne plaisait pas, mais bon, il avait besoin d'entendre au moins une version, même si ce n'était la vérité, de la raison pour laquelle l'humain se trouvait ici.

En le regardant droit dans les yeux, Vasa fit un petit sourire du coin des lèvres, de manière amicale. En tout cas, c'est ce qu'il s'efforçait de faire paraitre. Pour preuve, il desserra légèrement sa poigne, qu'il avait voulue ferme, voire douloureuse, sans pour autant lâcher la main.
Puis, il émit un petit rire au son charmant, mélodieux.

"Et bien vous voyez qu'il n'est pas si dur que ça de me dire ce que vous fabriquiez seul. En tout cas, l'explication me convient. Je n'en demandais pas plus."

Vasa étira de nouveau les lèvres, avec ce même sourire amical. Mais il était crispé. Qu'il n'aimait pas entrer en contact avec des gens qui versent le sang. Même si lui aussi le faisait couler lorsqu'il n'y pouvait rien. D'ailleurs, cela faisait un moment que personne n'avait été tué. Ce n'était pas plus mal.

L'hybride avait apprécié les explications, concises, courtes. Claires, nettes et efficaces, comme avaient l'habitude de dire les gens de son ancien village. L'espace de quelques secondes, son esprit se mit à vagabonder bien loin, vers d'anciens souvenirs jusqu'alors enfouis profondément.

Lorsqu'il se ressaisit, Gabriel leur proposait de se mettre en route. C'est vrai, il était temps de marcher, il n'avait pour sa part perdu que trop de temps. Il n'en savait rien pour son désormais compagnon de route pour une durée indéterminée.

Il acquiesça brièvement, et lâcha la main - douce et soignée, bien qu'elle porta quelques cicatrices - de l'humain.
Vasa devait aller à Horka, et apparemment, Gabriel aussi. Malheureusement, il ne savait pas très bien par quel côté aller. Cela faisait maintenant six nuits qu'il errait dans cette forêt, et qu'il avait cet aspect miteux des va-nu-pieds que l'on pouvait croiser dans les cités, en plus soigné peut être. Lui qui ne rêvait que d'un bon bain, et de dormir dans un lit.

L'elfe regarda l'humain droit dans les yeux, une fois encore, et, d'une voix un peu plus dure, demanda s'il savait pas où aller.
Après tout, s'il savait manifestement où aller, il pourrait les guider tous les deux, et Vasa sortirait enfin de cet endroit qui ne lui apportait pas assez de substantation. Ou des choses ayant un mauvais gout.

Quoi que, si je devenais.... mon autre ... Ce ne serait plus un problème.... de me nourrir...

Il rougit à cette pensée. Voilà qu'il se mettait à vouloir ressembler à ce monstre assoiffé de ang qui avait ruiné son village... Ressembler à lui en furie. Bien vite, il enferma ses pensées dans son esprit complexe, se concentrant sur le mouvement des feuilles d'un chêne voisin bercées par la fine bise qui s'était depuis peu levée.

Tout en attendant la réponse, il rangea d'une main son marteau dans son dos, sur un système d'accroche au mécanisme compliqué, travail nain oblige, afin de ne pas être gêné. Il savait qu'il était imprudent d'être ainsi désarmé, mais après tout, se montrer sans arme ni intention belliqueuse ne pouvait que montrer à son compagnon qu'il lui faisait si tant est qu'il y croyait, tout du moins qu'il n'allait pas le trahir ou l'attaquer.

Il s'écarta cependant un peu, afin d'avoir assez de place pour esquiver un coup surprise ou une attaque traitre. On ne savait jamais.
Enfin, après s'être excusé succinctement, il mit sur sa tête la capuche de sa cape de voyage, cachant ses oreilles mais aussi toute la partie inférieure de son visage "pour empêcher son cerveau d'être assaillit par d'autres informations inutiles que celles fournies par ses yeux, car le vent ne leur ferait pas forcément parvenir les odeurs ennemies, et ses oreilles entendaient très bien même sous le tissu". En réalité, dès que sa bouche fut couverte, il déglutit, sans faire le moindre bruit, un tentacule afin de capter les mouvement alentours. Comme il avait fait il y a peu pour détecter Gabriel.

"Je vous suis, mais nous marcherons côte à côte" avait-il déclaré avant de se couvrir pour se cacher.

Sous sa capuche, l'elfe souriait. Il savait pertinemment que son attitude déplaisait au plus haut point à son comparse. En un sens, cela l'amusait. Mais en même temps, il se savait encore un peu faible du fait de sa digestion. Aussi se résolu-t-il a sceller lorsqu'il en aurait l'occasion leur semi pacte par une action qui montrerait sa relative bonne foi. Mais ce, un peu plus tard.

Ils marchèrent, longtemps, en tout cas, il le lui sembla. Vasa n'était pas très fort pour se situer dans le temps la nuit.
Ils arrivèrent, au bout d'un certain temps, à une clairière que l'elfe avait repéré, il y a de cela plusieurs nuits.
A l'entente de la déclaration de perdition, il manqua s'étouffer, émettant un petit rire alors qu'un tentacule sortait toujours. Il réussit à camoufler ça en quinte de toux plutôt forte. Puis, ingurgitant de nouveau son tentacule en essayant de faire le moins de bruits possibles, il s'arrêta de marcher.

Il respira l'air ambiant, lentement, fixant l'environnement et, à son tour prit la parole lorsque l'humain lui proposa de dire son avis.

"Je suis déjà placé par là, j'y ai fait quelques prélèvements, déclara-t-il en tendant un long doigt fin vers un petit bosquet d'arbustes, ici, il y a des Anamarenthis sulfurex , très utile contre les brulûres, et là, des Uquablogis huntus qui sont très utile contre les poisons. D'ailleurs, j'en ai fait une provision.

Pour prouver ses dires, il farfouilla sous sa cape de voyage et sorti, à la vue de Gabriel, un plan d'Uquablogis huntus qui commençait à sécher. Il en avait prit car, dans ces bois, il ne connaissait que mal la faune beaucoup mieux la flore, et il avait oublié de prendre des antidotes et autres onguents.

Rangeant les plantes sous sa cape de voyage, il tourna son regard de l'autre côté de la clairière, avec un angle de sud-sud ouest par rapport à l'endroit où les deux se tenaient. Et, prestement, il sortit une de ses tentacules afin de l'air. Rien. Aucune odeur spécifique autre que celles de la nature ne venaient à lui. A part, peut être, une petite odeur de pourriture qui commençait à le faire saliver.

Mais pas d'odeur de lui ou de Gabriel dans cette direction-là.
Reniflant brièvement l'air à plusieurs reprises, comme un chien ou un autre animal chasseur, il se tourna vers son compagnon de fortune et le mit au courant.

"Par là, je ne sens ni ton odeur, ni la mienne. Ailleurs, elles sont un peu plus fortes, donc je suppose qu'on y est passé. Par contre, j'ai aussi senti le cadavre. En tout cas, une odeur forte de pourri et de putréfaction.
Donc je suppose que c'est par là qu'on doit aller. J'espère seulement que ça nous mènera plutôt vers un marais ou quelque chose qui justifie cette horrible odeur autre que des charognes... Tout ça ne me dit guère, donc oui, je serai partisan d'attendre la levée du soleil avant de nous diriger dans cette direction. Mais il va falloir monter la garde, autant la flore m'est connue, autant la faune me laisse indifférent, donc je n'en connais pas du tout la composition. Et avec la qui rôde, il serait plus judicieux de nous prémunir contre tout ça... Mais qui prend le premier tour de garde... Vous? Si vous acceptez, j'aurais potentiellement un présent pour vous."

Il avait lâché tout ça d'un trait, presque sans respirer entre les phrases, et en regardant Gabriel dans les yeux. L'elfe devait dormir pour terminer sa digestion, et il était prêt à céder à l'humain un peu de son énergie - oh, juste une goutte, car il en possédait énormément, accumulée depuis des décennies - afin de l'aider à supporter l'attente et le sommeil.

Patiemment, il attendit.


[Gabriel, merci *o* je t'aime xD
Scylla, l'odeur de cadavre mènera vers toi, car je suppose que Ma dragon laisse les charognes après que vous les ayez bouffé xD
(édit juste ici : J'ai reprit ton idée de marais =] )
Sinon ben... gab', prends le tour de garde que je digère le buisson que j'ai avalé xD avec l'énergie que jte filerai, tu devrais tenir, et si scylla arrive a ce moment-là, ca devrait le faire... Ou alors on le rencontre après s'être dirigé dans le chemin-qui-pue xD]